Médicaments

   

Médicaments et chutes : quel est le lien?

Saviez-vous que? *
  • 89 % des personnes de 65 ans et plus prennent au moins un médicament par jour;
  • 38 % en consomment 5 à 10 par jour;
  • plus de 80 % des personnes âgées prennent des médicaments en vente libre.

La consommation de médicaments augmente avec l’âge, à cause du plus grand nombre de maladies dont sont affectées la plupart des personnes très âgées.

Conseils pratiques

Votre médecin et votre pharmacien jouent un rôle très important pour faciliter la prise de vos médicaments. N’hésitez pas à leur poser des questions sur :

  • la posologie, le mode d’administration adéquat de chacun de vos médicaments;
  • l’horaire de prise des médicaments, qui doit être adapté à votre mode de vie;
  • l’existence de contenants faciles à manipuler car différents types de piluliers peuvent vous aider à classer vos médicaments.

* Référence : M.J. Kergoat, N. Champoux. Polymédication et médication inadéquate chez la personne âgée. La revue de gériatrie, tome 23. N.8 oct.98

Médicaments en cause dans les chutes

La prise de médicaments ne doit pas se faire à la légère : presque tous les médicaments entraînent des effets secondaires indésirables parmi lesquels figure une augmentation du risque de chute.

Il faut savoir que :

  • le risque de chute augmente avec le nombre de catégories de médicaments consommés, car les interactions médicamenteuses accroissent les effets secondaires indésirables;
  • la prise de plusieurs médicaments différents signifie que vous souffrez de plusieurs maladies, et que vous êtes par conséquent plus fragile et plus vulnérable aux risques de chute;
  • une prise inappropriée des médicaments (oubli, mauvaise observance de la prescription) peut également augmenter le risque de chute en entraînant une détérioration de l’état de santé;
  • l’arrêt brusque de la prise de certains médicaments peut provoquer des réactions physiologiques qui pourraient accroître temporairement le risque de chute.

Parmi tous les médicaments existants, certaines catégories sont associées de façon significative aux chutes: ce sont les psychotropes, les médicaments cardio-vasculaires, les anticonvulsivants, les hypoglycémiants et tous les médicaments qui causent de l’hypotension orthostatique.

Ces médicaments peuvent provoquer, entre autres :

  • la sédation (diminution de la vigilance);
  • des troubles de la posture et de l’équilibre;
  • de l’hypotension orthostatique (faiblesse lorsque vous vous levez);
  • des symptômes ressemblant à la maladie de Parkinson.

N’hésitez pas à demander à votre médecin ou à votre pharmacien à quelle catégorie vos médicaments sont associés.

Les psychotropes, une classe de médicaments particulièrement dangereuse?

Les psychotropes sont associés de façon significative aux chutes chez les personnes âgées puisqu’ils perturbent le temps de réaction à une perte d’équilibre. Une utilisation continue de ces médicaments affecte également la perception de la position du corps dans l’espace. Parmi les psychotropes, on trouve les neuroleptiques, les antidépresseurs, les antipsychotiques et les sédatifs-hypnotiques-anxiolytiques. La prise de ces médicaments accroît de deux à trois fois le risque de chute et de deux fois le risque de fracture de la hanche.

La famille des sédatifs-hypnotiques-anxiolytiques, en particulier les benzodiazépines, utilisés pour le traitement de l’anxiété ou de l’insomnie, figure dans la liste des médicaments les plus souvent prescrits aux personnes âgées.

Les antipsychotiques, servent à diminuer les symptômes de la psychose comme l’anxiété, l’agitation aiguë, les hallucinations, la confusion. Chez les personnes âgées, ces médicaments sont surtout utilisés en institutions de soins de longue durée pour calmer l’agitation des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aux autres sortes de démence, lorsque les approches non médicamenteuses sont insuffisantes.

Lorsque l’utilisation des psychotropes est absolument nécessaire, des mesures préventives s’imposent pour limiter les risques de chute :

  • Introduction des psychotropes à petites doses et augmentation progressive de la posologie
  • Suivi de l’apparition d’hypotension et d’autres effets secondaires possibles
  • Modification de la médication à l’apparition de nouveaux problèmes de santé
  • Supervision du bain, utilisation d’un système d’appel d’urgence, de barres d’appui dans la salle de bain, évaluation de l’équilibre, aide à la marche etc.

Prévention des chutes associées à la prise de médicaments

La révision périodique des médicaments que vous prenez est essentielle et sera faite par votre médecin, avec votre collaboration. Celui-ci vérifiera la dose, le nombre et la nature des médicaments que vous prenez – avec ou sans ordonnance -, incluant les produits naturels. Votre médecin pourra également vous proposer :

  • une réduction de la consommation des médicaments :
    La réduction des tranquillisants et des somnifères, plus particulièrement, mène à une diminution des risques de tomber. Une étude a démontré une réduction des risques de chute de 66 % chez les aînés ayant cessé la prise de certains médicaments et commencé un programme d’exercices.
  • une alternative aux anxiolytiques et aux somnifères :
    La relaxation, l’exercice et des modifications à votre environnement peuvent remplacer les calmants. Dans certains cas, on réduit progressivement la consommation des anxiolytiques et des somnifères et même parfois on les abandonnera complètement. Bien entendu, ceci doit s’échelonner sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Il est essentiel de respecter la prise des médicaments prescrits. Seul votre médecin peut évaluer si une baisse de médication peut être envisagée. Il faut garder en tête que votre médication assure le meilleur contrôle possible des symptômes associés aux différentes maladies de l’âge avancé, et de leurs effets, prévenant ainsi les chutes.

Conseils généraux pour la prise de médicaments

  • Choisissez une clinique médicale et un pharmacien qui assureront un suivi de votre dossier.
  • Préparez une liste de questions que vous ne voulez pas oublier de poser avant la visite chez votre médecin ou avant de rencontrer votre pharmacien.
  • Ayez avec vous la liste complète des médicaments que vous achetez : sur cette liste, doivent figurer les médicaments d’ordonnance, ceux en vente libre et les produits naturels que vous consommez.
  • Gardez une liste des allergies et des réactions indésirables que peuvent provoquer chez-vous la prise de certains médicaments.

Parlez à votre médecin et à votre pharmacien!

Posez des questions

  • Quel est le nom du médicament?
  • Pourquoi dois-je le prendre?
  • Y a-t-il d’autres alternatives aux médicaments?
  • Comment dois-je prendre ce médicament?
  • À quelle fréquence et à quel moment de la journée dois-je le prendre?
  • Dois-je éviter de consommer certains aliments ou breuvages avec la prise de ce médicament?
  • Y a-t-il un mode d’administration particulier?
  • Que dois-je faire si j’oublie une dose?
  • Où dois-je conserver le médicament?
  • Pendant combien de temps dois-je prendre le médicament?
  • Y a-t-il des effets secondaires indésirables? Si oui, lesquels?
  • Le médicament risque-t-il d’altérer l’effet des autres médicaments que je prends?
  • Dois-je revoir le médecin pendant que je prends ce médicament?
  • Y a-t-il de la documentation que je peux consulter?

Suivez les directives de votre médecin et de votre pharmacien

  • Prenez le médicament tel qu’il a été prescrit, ni plus, ni moins.
  • Ne doublez jamais la dose, même après oubli.
  • Prenez le médicament pour toute la durée prescrite, même si votre état s’améliore.
  • Conservez les médicaments dans leur contenant original, sauf avis contraire de votre pharmacien.
  • Évitez de prendre d’anciens médicaments et vérifiez les dates de d’expiration.
  • Ne prenez jamais de médicaments prescrits à une autre personne et ne donnez pas vos médicaments à quelqu’un d’autre.
  • À moins d’en avoir parlé à votre médecin ou à votre pharmacien, évitez de consommer de l’alcool lorsque vous prenez des médicaments.

Faites-leur part de vos difficultés à :

  • avaler des comprimés;
  • reconnaître les comprimés;
  • ouvrir les contenants;
  • Prendre les médicaments tels qu’ils ont été prescrits;
  • payer les médicaments.