Être aidant demande beaucoup d’investissement en temps, en énergie et en émotions. De plus, être aidant, pour plusieurs, s’ajoute à une vie déjà bien remplie. En plus des soins et du soutien que vous donnez à votre proche, il est possible que vous ayez des enfants, un conjoint, un emploi, une vie sociale, des loisirs…
N’oubliez pas qu’une journée n’a que 24 heures et que si vous faites passer tous les besoins
de votre proche avant les vôtres, il ne restera bientôt plus de temps pour vous...
Si votre proche a besoin de beaucoup de soutien, il se peut que vous accordiez moins de temps à certaines sphères de votre vie. Veillez quand même à ne pas sacrifier trop de votre temps dédié à votre famille, vos amis et vos loisirs, car ils sont une bonne source de soutien et vous permettent de recharger vos batteries.
Je n’ai plus de temps à moi
Être aidant, c’est avant tout être généreux et s’investir pour le bien-être de son proche. Mais attention ! Car être généreux veut aussi dire, pour plusieurs, courir le risque de s’oublier.Prendre du temps pour soi est donc essentiel pour garder un bon équilibre autant sur le plan physique que mental, ce qui est votre meilleur outil pour prendre soin efficacement de votre proche.
Quels que soient les petits plaisirs qui vous font du bien, veillez à les conserver, prenez du temps pour
rire, relaxer, lire, jardiner… Un petit 30 minutes pour soi par jour peut parfois faire toute une différence...
« Organiser correctement son temps est indispensable : prenez l’exemple d’une batterie. Si on ne la branche que 5 minutes tous les jours, on ne parviendra par à la recharger complètement. […] Si au contraire on la laisse branchée plusieurs heures d’affilée, elle se recharge pleinement. Cela s’applique à nous : quelques petites heures de repos grapillées ça et là sont peu efficaces pour nous «recharger» de façon satisfaisante. En revanche, deux ou trois jours de suite offrent la possibilité d’un répit salutaire, tant physique que psychologique. Mais cela demande un minimum d’organisation et de planification. » ** Fauré, Christophe ; Nobécourt, Mahaut-Mathilde (dir.). Vivre ensemble la maladie d’un proche : aider l’autre et s’aider soi-même. Paris : Albin Michel, 2002, p.148-149
L’organisation avant tout
Trouver du temps pour soi peut souvent paraître un exploit, surtout quand on prend soin d’un proche qui demande une attention 24 heures par jour.
L’organisation de votre temps devient donc essentielle afin non seulement de planifier les moments destinés aux soins de votre proche, mais aussi les moments pour prendre soin de vous.
N’attendez pas d’avoir du temps libre pour prendre soin de vous : planifiez ces moments
au même titre que vous planifiez un rendez-vous important. C’est la méthode idéale pour
éviter de souffrir d’épuisement...
Pour vous aider, vous pouvez :
faire une liste des tâches quotidiennes que vous devez accomplir pour le bien-être de votre proche (soins, hygiène, rendez-vous, tâches domestiques, courses, etc.);
classer chaque élément de cette liste par ordre de priorité. Pour vous aider, vous pouvez vous poser les questions suivantes : si j’attends quelques heures pour réaliser cette tâche, quelles en seront les conséquences? Sont-elles graves pour mon proche, pour moi?
établir un horaire journalier ou hebdomadaire dans lequel vous n’oubliez pas d’insérer des moments qui vous sont dédiés afin de faire une activité qui vous plaise (lire, relaxer, écouter la télévision, etc.).
Attention : Tout n’est pas également prioritaire. Certaines tâches peuvent parfois attendre
quelques heures, voire même une journée. Attention à ne pas surcharger votre horaire. Vous pouvez par exemple utiliser la règle
du double : si un soin que vous donnez à votre proche a une durée de 30 minutes, planifiez
1 heure à votre horaire. Cette technique vous permettra de laisser de la place aux événements
imprévus, ce qui diminuera ainsi certaines sources de stress…
Source: Francine Ducharme et al., Chaire Desjardins en soins infirmiers à la personne âgée et à la famille, rév. 2015.