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Réponse :
Certains problèmes cognitifs, tels ceux observés dans la maladie d’Alzheimer, amènent la perte d’importantes fonctions du cerveau. Les personnes qui en sont atteintes présentent des difficultés de communication et des problèmes de mémoire, ce qui fait qu’elles ne se rappellent souvent plus de ce qu’elles viennent tout juste de dire. Un des comportements difficiles pour les personnes qui les entourent est celui de la répétition qui peut, à la longue, rendre impatient…
Il faut donc trouver des façons d’entrer en relation avec ces personnes sans vivre trop de frustration et sans que notre proche ne soit confronté à l’échec lié à sa difficulté de s’exprimer. La personne atteinte ne répète pas pour être désagréable mais bien parce qu’elle oublie ce qu’elle vient d’exprimer. Il faut donc éviter tout jugement négatif. De plus, il ne sert à rien de tenter de raisonner ou d’obstiner votre proche parce qu’il n’est plus en mesure de comprendre. Lui dire par exemple: « arrête de répéter » ou « tu as dis cela plusieurs fois » ne règle pas le problème et peut même provoquer ce que l’on appelle des réactions « catastrophiques » (agressivité, amplification du comportement, grande anxiété de la personne, etc.) En somme, s’obstiner contribue à envenimer le climat. La personne qui vit de telles difficultés sentira votre impatience et votre colère et ne pourra pas en comprendre la cause.
Voici des stratégies de diversion qui peuvent davantage être bénéfiques à ce moment :
- Changer d’activité ou de conversation tout en tentant de rester calme;
- Ignorer et ne pas faire attention à ces répétitions;
- Cela demande de l’énergie et de la patience mais aide grandement à maintenir un climat plus agréable.
Réponse :
Tout d’abord, n’essayez pas de le raisonner ou de le convaincre de la nécessité des soins d’hygiène. Étant donné le ralentissement de la pensée, vos efforts risquent de provoquer frustration et anxiété.
Il s’agit de présenter cette activité de manière agréable et d’avoir suffisamment de temps à y consacrer. Respectez les habitudes de votre proche; prenait-il son bain le soir ou le matin, préfère-t-il la douche ? À quelle fréquence prenait-il son bain ? (Ex.: 2 fois/semaine).
Préparez aussi l’environnement :
- La température de la pièce, de l’eau
- Tout le matériel nécessaire afin de réduire l’attente, etc.
- Musique, parfum, etc.
Préparez votre proche :
- Est-ce que le moment est opportun, il est calme et reposé ?
- Laissez-le faire des choix mais entre 2 choses seulement. Ex.: un bain ou une douche ?
- Couvrir ses épaules et autres parties du corps afin de protéger son intimité.
- Offrez-lui de participer même si ce n’est que de laver son visage.
Préparez-vous à cette activité :
- Soyez calme, rassurant, disponible, sinon, remettez à un autre moment, voire à un autre jour.
- Expliquez vos gestes, commencez par les bras, les jambes et finissez par le visage et les cheveux. Si cela est trop long, séparez les parties corporelles selon les journées, faites les cheveux un autre jour.
- Rappelez-vous qu’une toilette à la serviette est tout aussi bien et qu’il n’est pas toujours nécessaire de prendre un bain chaque jour.
- Répétez la même routine, c’est sécurisant.
- Offrez une récompense après le bain pour favoriser la collaboration dès le départ. Cette récompense laisse aussi le souvenir que le bain est agréable et peut rendre les autres occasions plus faciles.
Réponse :
Une personne atteinte de troubles de mémoire a généralement des atteintes au niveau de la pensée. La plupart du temps cette personne n’a pas de mauvaises intentions. Certaines maladies troublent la perception de la réalité. Peut-être que votre mère croit sincèrement à la réalité qu’elle décrit.
Généralement, cela traduit des émotions, des craintes que la personne malade ne peut plus exprimer correctement.
Se rappeler que c’est la maladie qui fait que notre proche perd ses repères, ses connaissances, la façon normale d’agir et que ce n’est ni malice, ni manipulation.
Il s’agit de chercher le sens, les causes de «cette interprétation» de la réalité. Votre mère est-elle mal à l’aise avec des étrangers? De quoi a-t-elle peur? Que cherche-t-elle à me dire vraiment?
Ne contrariez pas votre proche, essayez de l’amener à parler de choses positives.
Essayez de réfléchir sur vous-même et de voir en quoi cette situation vous met mal à l’aise. Souvenez-vous que vous avez encore la capacité de tout adapter aux situations, ce que votre proche est de moins en moins capable de faire.
Réponse :
Prendre soin d’un proche soulève une myriade de questions chez les aidants face à l’avenir et à la façon de s’y préparer de manière progressive. Les interrogations tournent souvent autour des services. Quand, comment et à qui demander de l’aide ? Quels sont les services disponibles ? Comment planifier à l’avance et surmonter les obstacles possibles associés à cette demande de services ?
Il est fort probable, suivant l’évolution de la condition de votre proche, que vous ne puissiez en prendre soin à domicile et que vous ayez besoin de services professionnels de façon continue. C’est à ce moment que les centres publics d’hébergement ou les centres privés d’hébergement peuvent être des ressources pour vous. Évidemment, il s’agit d’une décision très difficile à prendre.
Pour avoir accès à un centre d’hébergement public, vous devez faire une demande d’évaluation au Centre local de services communautaires (CLSC) de votre région. Une évaluation sérieuse de la condition de votre proche sera alors effectuée par les professionnels. Si l’évaluation souligne que votre proche nécessite un tel service, son nom sera placé sur une liste d’attente pour un centre dans votre région. Les délais sont parfois assez longs. C’est pourquoi il importe de prévoir à l’avance cette éventualité et d’en discuter avec les intervenants du CLSC (infirmière, travailleur social) qui pourront vous soutenir et vous assister dans vos décisions.
Par ailleurs, les aidants s’inquiètent souvent, et avec raison, de la qualité des soins offerts dans la résidence qu’ils devront choisir pour leur proche. Il est très important de visiter les centres d’hébergement que l’on vous propose et de bien vérifier les services offerts.
Des ressources privées sont aussi disponibles si vos finances vous le permettent. Il s’agit de résidences privées d’hébergement où certains services sont offerts (repas, présence d’une infirmière, visite médicale, surveillance). Lorsque vous visitez ces résidences, il est important de bien vous renseigner sur les procédures qui seront entreprises lorsque la santé de votre proche se détériorera et que sa perte d’autonomie s’amplifiera (hospitalisation, transfert en Centre d’hébergement etc.) Il existe le Regroupement québécois des résidences pour aînés. Vous pouvez contacter cette association, dont le siège social est à Montréal, au numéro suivant : (514) 526-2662 et à l’adresse Web http://www.rqra.qc.ca/.
En ce qui a trait aux normes de qualité des résidences privées, le programme Roses D’or, créé par la Fédération de l’âge d’or du Québec (FADOQ), est d’envergure provinciale et a reçu l’appui et la reconnaissance du Gouvernement du Québec. Ce programme propose l’appréciation des résidences privées avec services qui y sont inscrites. Cette appréciation permet aux résidences qui répondent aux normes de base élaborées dans la Grille d’appréciation des résidences privées pour les aînés de recevoir la Reconnaissance ROSES D’OR. Vous pouvez vérifier si le centre qui vous intéresse a reçu cette reconnaissance.
Il s’agit d’une étape difficile dans votre vie… prenez le temps de planifier, de vous informer, de visiter et de faire un choix éclairé.
Source: Francine Ducharme et al., Chaire Desjardins en soins infirmiers à la personne âgée et à la famille, rév. 2015.