Avoir peur de tomber

La peur de tomber se définit comme un trouble d’anxiété qui entraîne une diminution d’activité qui n’apparaît pas justifiée par des troubles physiques. En effet, la chute est une confrontation dramatique avec nos limites physiques et notre état de santé. Le fait d’être étendu sur le sol est souvent perçu comme un échec et ne pas pouvoir se lever seul génère un sentiment d’impuissance et parfois de peur de mourir tout à fait légitime. Les conséquences peuvent être dramatiques, puisque cette peur peut se répercuter sur l’ensemble de la vie quotidienne.

Conséquences de cette peur

Les personnes qui appréhendent une chute sont confrontées à certaines craintes qui se matérialisent par des signes souvent difficiles à reconnaître. Ces personnes ont tendance à chanceler, à s’accrocher aux objets, hésitent à marcher sans l’aide d’une canne, d’une marchette ou d’une tierce personne. Malheureusement, au lieu de les protéger, l’absence soudaine d’activités leur nuit. Pourquoi? Tout simplement parce qu’elle affecte leur forme physique. Moins de sorties, moins de contacts, moins d’activités sociales… Tous ces manques grugent peu à peu l’énergie, tant physique que morale, et peuvent rapidement provoquer déprime et faiblesse physique.

Saviez-vous que…? *

50 à 60 % des personnes âgées qui sont déjà tombées vivent dans la peur – tant physique que psychologique – de revivre cette expérience douloureuse qu’est la chute. Parmi ces personnes, 25 à 33 % avouent que cette peur de tomber à nouveau leur fait éviter certaines activités.

Que faire pour ne pas sombrer dans l’isolement?

Un seul mot d’ordre : parlez! Exprimez vos craintes, vos hésitations, faites sortir cette peur qui vous tenaille et qui vous empêche de profiter pleinement de la vie. N’ayez pas peur d’être mal jugé, ne pensez surtout pas que partager vos craintes avec vos proches ou avec des professionnels de la santé vous mènera tout droit en résidence pour personnes âgées. Pour votre bien-être, pour votre santé et surtout pour retrouver votre joie de vivre et votre confiance en vous, parler est le meilleur remède à vos inquiétudes. Cette faiblesse généralisée ne se contente pas de nourrir votre peur de tomber, elle peut provoquer une nouvelle chute.

Les professionnels de la santé sont là pour vous aider à traverser cette période difficile et à surmonter vos appréhensions. Ils savent que ce n’est pas seulement votre capacité réelle qui détermine votre performance dans une activité donnée, mais aussi la perception que vous avez de vos propres capacités, ou votre confiance en vous.

Un programme pour dire adieu à sa peur de tomber : La désensibilisation progressive

Pour vous aider à comprendre l’anxiété d’une personne qui est tombée et vous démontrer qu’il est possible de surmonter ses craintes grâce à un programme d’exercices personnalisés, voici l’histoire de Madame Noémie (nom fictif), qui pourrait être la vôtre ou celle de l’un de vos proches.

L’histoire de Madame Noémie

Mme Noémie, 84 ans, est admise à l’hôpital pour un problème de chutes à répétition. Elle tombait en effet de 2 à 3 fois par mois et sa dernière chute, dans les escaliers qui mènent à son sous-sol, l’avait rendue craintive, elle ne se déplaçait plus qu’en se tenant au bras de son mari ou en s’agrippant aux meubles et aux comptoirs. Ses sorties au club de bridge en ont été affectées, car elle ne pouvait se résoudre à descendre les 6 marches à l’extérieur de sa maison pour sortir, ces marches lui rappelant douloureusement sa dernière chute. À son arrivée à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, Mme Noémie souffrait d’un état dépressif, d’une anxiété importante et était incapable de se maintenir en équilibre en position debout sans appui, malgré une force et une mobilité normale des jambes. La peur de tomber de Mme Noémie a été rapidement diagnostiquée et la patiente a été référée en physiothérapie. Voici un résumé des étapes de la rééducation que le physiothérapeute lui a proposée :

Saviez-vous que?
Il importe qu’un membre de la famille ou de l’entourage soit présent au cours du programme de réadaptation d’un patient. Le souci de perdre son image ainsi que la surprotection dont fait souvent preuve la famille envers celui ou celle qui a fait une chute risquent d’affecter directement la confiance qu’une personne a envers ses capacités. Elle peut se mettre à en douter sérieusement, ce qui retardera sa réadaptation ou accroîtra ses craintes de tomber.

Qui appeler?

Si vous avez vécu la douloureuse expérience d’une chute, que vous avez peur de tomber ou encore si vous êtes inquiet que l’un de vos proches ne tombe, vous pouvez vous adresser à Info-Santé CLSC.

Et n’oubliez pas :
Pour tout problème urgent, contactez le 911!

Une ressource accessible partout au Québec

Info-Santé CLSC est un service téléphonique médical bilingue, offert 24 heures par jour, 7 jours par semaine, aux citoyens résidant sur le territoire d’un CLSC au Québec. Des infirmières expérimentées répondent aux questions, qu’elles soient à caractère médical, psychologique ou social, ou dispensent des conseils.

Ainsi, si vous avez des craintes, pour vous ou l’un de vos proches, quant à l’éventualité d’une chute ou après une chute, faites-en part à une infirmière d’Info-Santé CLSC. Après les questions usuelles destinées à mieux comprendre votre situation, l’infirmière sera en mesure de vous donner des informations adéquates, des conseils appropriés à votre cas ou de vous aider à poser certains gestes. Info-Santé CLSC travaille en étroite collaboration avec des partenaires du réseau de la santé et des services sociaux, tels que les cliniques médicales, les établissements du réseau de la santé et les organismes communautaires. Les infirmières d’Info-Santé CLSC pourront donc vous donner toutes les informations nécessaires sur les ressources communautaires que vous devriez consulter.

Pour connaître le numéro du service Info-Santé de votre secteur, cliquez ici.

Des ressources accessibles dans votre région

Une liste des organismes communautaires qui pourraient vous aider ou vous conseiller après une chute est régulièrement mise à jour par l’équipe d’Info-Santé CLSC de votre secteur. N’hésitez donc pas à appeler cette dernière.